J’ai terminé la lecture du livre « le naufrage de la méduse » de Michel Hanniet aux éditions « l’ancre de la marine ». Tout le monde connaît le célèbre tableau de Gericault « le radeau de la méduse » qui est entré dans l’imaginaire collectif.
On sait moins que ce tableau est inspiré d’un fait réel, le naufrage de la frégate Méduse sur le banc de sable d’Arguin au large de la Mauritanie en juillet 1816. Ce banc de sable était pourtant connu des marins de l’époque et répertorié sur les cartes, mais c’est l’incompétence du commandant de Chaumareys qui l’a conduit dans cette fâcheuse posture. Il faut dire que suite à la chute de Napoléon un an plus tôt, beaucoup de nobles avaient été réintégrés dans la marine et avaient obtenu d’emblée des commandements sans qu’ils soient jugés sur leur compétence dans le domaine.
Le reste est une incroyable histoire qu’on a peine à imaginer qui a pour fil directeur la survie. Suite à ce naufrage l’épave échouée est abandonnée (ou presque), l’équipage et les passagers sont évacués dans des chaloupes et dans un radeau constitué à la hâte. Le statut social déterminant ceux qui prennent place sur les moyens les mieux équipés. Sur le radeau prenne place dans les 150 personnes, il est remorqué par les chaloupes qui décident de le larguer. Le radeau va dériver pendant 13 jours avant d’être repéré par le brick l’Argus (c’est le moment choisi par Géricault pour situer sa peinture). Les naufragés ne sont plus que 15, entre temps ils se sont entre tués et ont du avoir recours au cannibalisme pour survivre. Pour les chaloupes, les mieux équipées atteignent sans difficultés Saint Louis (du Sénégal), les autres touchent terre et continuent leur périple à pied, ils traverseront le désert en parcourant au total 400km en plus de 15jours dans le dénuement le plus total grâce à l’aide des bédouins. Cette histoire eut un retentissement colossale à l’époque et déboucha sur un procès qui condamnera finalement le commandant de Chaumareys.
Ce livre n’est pas un roman mais une véritable enquête d’historien, l’auteur s’est basé sur différents témoignages de survivants et a recoupé les témoignages. Il arrive ainsi à reconstituer le fil de l’histoire que même un excellent scénariste aurait difficilement pu imaginer, la réalité dépasse largement la légende.
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