Depuis quelques décennies, pendant l’hiver austral, l’île de la Réunion est devenu une aire de reproduction des baleines à bosse sans qu’on puisse expliquer vraiment pourquoi elles s’en sont détournées jusqu’alors. Ce phénomène est étudié sérieusement que depuis 20 ans, l’association Globice de protection de l’environnement a notamment commencé en 2004 le décompte des baleines observées par l’identification des caudales qui sont propres à chaque individu et la tendance est clairement à la hausse même sans qu’on puisse toutefois expliquer la variabilité d’une année à une autre. On peut s’étonner également de constater que les baleines sont globalement peu fidèles aux eaux réunionnaises car sur la période de 2001 à 2020 et 1663 individus observés, seuls 44 sont déjà venus deux fois.
Il en reste pas moins que 417 baleines différentes ont été observées en 2022 et l’année 2023 s’annonce exceptionnelle.
Je reviens à peine de la Réunion et j’ai pu le constater, sur les côtes ouest et nord de l’île c’est un ballet continu de baleines qu’on repère avec leurs souffles, le dos de leur dos ou via leur agitation.
Le spectacle est continu, visible de la plage, de la route qui longe le littoral et n’importe quel promontoire fait l’affaire sachant que certains comme le cap La Houssaye sont plus favorables que d’autres pour l’observation avec des baleines qui sont très près de la côte.
Toute une économie s’est développée autour de l’observation des baleines qu’il a fallu réglementer. On a ainsi la possibilité d’observer les mammifères marins à partir d’un bateau en restant à distance respectable, mais également de plonger en masque tuba avec eux et un certains nombres de prestataires se partagent le marché. Nous avons opté pour les deux options. Pour l’observation sans mise à l’eau, nous avons choisi le Grand Bleu qui a l’intérêt de disposer de bateaux assez gros qui tiennent mieux la mer qu’un semi rigide au ras de l’eau, c’est plus adapté pour les enfants et ceux qui seraient sensibles à la mer. Pour l’observation avec mise à l’eau, nous avons choisi le cinquième élément en passant par manawa. Le critère de sélection a été simple, ça était le bouche à oreille et en pleine période il faut compter au moins 2 semaines de réservation et ce prestataire proposait des dates pas trop éloignées. Il fournit l’équipement de plongée (palmes, masque tuba, combinaison) et les sorties se font avec 9 personnes maximum.
Ce jour là nous avons eu du bol, la mer était calme, sans vent et les baleines étaient au rendez vous, toutes les conditions étaient réunies pour que cette sortie soit exceptionnelle et elle le fut. Partis vers 8h30 du port de Saint Gilles, très vite nous sommes tombés sur des baleines, mais il fallu attendre les 9h réglementaires pour se mettre à l’eau au delà de l’aire marine protégée à la rencontre d’un groupe de 4 baleines. On n’a pas eu besoin de nager beaucoup, elles sont venues à notre rencontre, mais j’ai été désagréablement surpris par la mauvaise visibilité, on les distinguait assez mal alors qu’elles n’étaient guère qu’à quelques dizaines de mètres de nous. De fait, après être remontés à bord, on s’est éloignés plus au large pour une deuxième mise à l’eau sur un groupe de deux baleines et là la visibilité était bien meilleure.
Sur mon compte instagram on peut voir une courte vidéo de cette rencontre mémorable.
A vrai dire ce n’est pas une première pour moi, il y a 20 an en arrière j’avais déjà eu l’occasion de plonger avec des baleines à bosse du côté de la Polynésie Française, à Rurutu dans l’archipel des Australes. La visibilité était clairement bien meilleure, même près de la côte. A l’époque ce n’était une pratique pas vraiment développée et on s’est senti vraiment privilégié.